Au quartier
IamRéfléchis 2 s’condes, mon pote, sois lucide
A part la crédibilité t’auras qu’des emmerdes
Et la débilité, fera écho à ces cours qui t’enferment
Moi, l’année ou yanis est né, j’suis parti sans me retourner
C’était un soir de printemps
Mon frère s’est fait braquer sa caisse, par des clandos d’20 ans
Des p’tits violents, qui sévissaient près d’camille pelletan
J’ai vite pris une équipe, direction la coutellerie
Personne, place d’aix, personne, de retour à sadi-carnot
On en aperçoit 2 de l’aut’coté d’la rue
Ils bougent pas, on était plein, trop tard pour la ruse
Mon frère, j’ai rien fait, ils étaient en crise
Y aura pas d’paix si tu ramènes la marchandise
Haouri, envoie des claques, babou avec une batte dans le jean
Nouar qui discute, les autres avec des guns dans la tire
Les p’tits partent, tu voulais quoi? Qu’on les tue?
J’ai su qu’on verrait rien, ni les affaires, ni les tunes
A c’moment, said, dieu ait son âme, dis tu sais
Chill t’aurais dû leur faire mal, ils vont revenir pour t’planter
De tes gars personne n’habite ici à part toi
Ils ont peur d’rien quand tu rentres le soir méfie toi
Et mate bien, derrière les murs si tu l’sens
Où ils te laisseront gisant, agonisant dans une mare de sang
Ouais... Tout un programme!
Et tu veux qu’j’reste au quartier?
Que j’consigne ma haine sur du papier?
Y’a plus rien d’bon ici à part les souvenirs, les potes
Les vrais, la vie bâtit des stèles pour les sourires
Les murs gris sont là pour regarder les meilleurs partir
Depuis c’jour j’suis plus rentré dans mon hall normalement
Mais avec une extension d’l’avant bras aux normes allemandes
Longe les murs, le dos collé à la peinture écaillée
Tape le minuteur prudemment, l’index crispé sur la gâchette en acier
Pendant plus d’un an, en haut des escaliers
Cache le feu dans le sac, rentre, dis rien à aïcha, faut pas qu’elle le sache
Pourquoi lui faire peur? Plus tard, quand on passe à table
Elle a pas remarqué mon cœur qui battait la chamade
Ça sonne, je descends, 2 potes m’attendent
Assis dans une uno, on tchatche 10 minutes, boit l’sprite au goulot
D’un coup, on entend un crissement, une 309 dérape
Tape le trottoir, les voila qu’ils s’mangent le rideau d’fer du bar d’en face
Putain, on était à l’arrêt et j’capte pas pourquoi autant d’casse?
Les mecs de la peugeot sortent pour s’bagarrer, tout part si vite, connard
Les mains sur le capot, merde, c’est les civils
Pas l’temps de jeter l’sac ils entament la fouille
Dans 10 s'condes ils vont trouver le gun, j’ai la trouille
Mais soudain, un crie « oh, mais c’est le pote à malek »
J’habite aux lauriers, j’suis son voisin, je crèche dans c’quartier
J’te dis pas le soulagement quand ils s’arrêtent
Depuis ce soir j’ai plus sorti l’feu du placard
C’était une leçon, l’sort joue pas que des tours de bâtard
J’suis parti 2 semaines après
Aïcha m’appelle en pleure l’appart du voisin a cramé
Ils ont pipé l’essence sous la porte et allumé
Enceinte elle a failli mourir brûlée
J’ai jamais su si c’était pour moi, ou alors l’aut’palier
Mais quelqu’jours après quand j’suis rentré
On devait enjamber les tox’, qui squattaient les marches devant l’appart carbonisé
Eviter les seringues et faire gaffe, chaque soir j’en trouvais un en train d’agoniser
Faire le bordel, s’chiffonner ou bien de tiser, j’savais comment ça s'terminerait
Envoie le sac et les clefs ou j’te tanque le hiv
Et tu veux qu’reste
Tout ça pour quoi?
C’est juste un fantasme
J’ai fait ce qu’y avait de mieux