Les bateaux
Jean leloupVa oui oui je sais ça fait longtemps là
Oui oui… non, je suis dans le coin
Je suis revenu, je pensais à toi
Oh non juste prendre des nouvelles…
Puis ta fille? … hein? T’en as deux? Ah ben!
Pis y sont rendus à quel âge? Han? Ta fille
Est rendue à l’université? A réussit-tu ben?
Non non ça a pas marché à tahiti
Hein? T’es pas au courant? On s’est fait pogné
Oui, oui… deux ans. Ben deux ans moins un jour
En tout cas… ça te tente-tu de prendre un café… un thé?
… Tu te rappelles-tu de notre toune?
Ah ben là, là… non, non… regarde là… pleure pas pleure pas
Là je le sais que tu vas pleurer… non pleure pas non non
Regarde… c’est pas grave là… on s’est pété la gueule
Regarde… ça aurait fini par mal finir
T’as ben fait… regarde… je t’en veux pas,
T’as ben fait de t’en aller…
Regarde… ça aurait été ben cool que tu donnes
Des nouvelles, mais bon… on laisse faire
Regarde… on pouvait pas… c’était trop difficile
Trop dangereux. Arrête de chialer, chiale pas… pis le café?
Le voilier est sur le quai l’océan est sous
Le vent nous ne sommes pas partis
Mais nous sommes encore en vie c’est toujours ça de pris
Il est loin le temps où nous rêvions ensemble
Il est loin le temps tellement loin il me semble
La pluie tombe sur le plexi de la cabine
En ruine il est bientôt minuit
Le voilier est sur le quai l’océan est sous
Le vent nous ne sommes pas partis
Le voilier est sur le quai l’océan est sous
Le vent nous ne sommes pas partis
Mais nous sommes encore en vie c’est toujours
Ça de pris c’est toujours ça de pris
Ne regarde pas trop les bateaux
Qui voguent sous la lune étrangement beaux
Ce sont tes rêves tombés à l’eau
Qui continuent de courir sans capitaine ni matelots
Ne regarde pas trop les oiseaux
Qui brillent sous la lune étrangement haut
Ce sont peut-être tes idéaux
Ne regarde pas trop les oiseaux
Ne regarde pas trop les bateaux
Qui brillent sous la lune étrangement haut
Ce sont tes rêves tombés à l’eau
Qui continuent de courir sans capitaine ni matelots
Ne regarde pas trop les oiseaux
Qui sont en retard sur le troupeau
Et qui d’un élan s’élancent vers l’hiver
Ne contemple pas trop les oiseaux solitaires