Mayereau isabelle

Aquarelle

Mayereau isabelle
Tu jouais au flipper tout près d'un café noir
Tu épluchais le Monde, Figaro, France-Soir
Tu fumais ton Samson roulé à la va-vite
Et je pensais à toi, en face, derrière la vitre

La voiture n'était pas une super Cadillac
Aux glaces allant, venant, sur un simple clic-clac
La radio n' jouait pas un vieil air des Platters
L'allume-cigare n'était qu'une allumette

Le temps était maussade, à la fois gris et froid
Les boulevards encombrés et les néons géants
De la rue d'Aboukir attaquaient les passants
Comme un fusil à eau, sur le nez d'un agent

Mais j'aimais nos laits froids au bar américain
Moi, mon boudin aux pommes, toi, ton château à point
Des papillons géants froids et dégueulasses
Terminaient souvent dessous mes godasses

Puis les restos chinois allumaient leurs néons
Paris s'assoupissait, étrange hanneton
On trimbalait nos vies presque en parallèle
Il reste dans ma tête cette douce aquarelle
Cette aquarelle

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