Tango
Michel fugain
C'est comme un coup au ventreLa nuit qui entreEt fait battre le sangComme un volcan,A l'heure où dans les rues,Les pas perdus,cherchent l'ivresse ou l'inconnu.Je veux traîner encore,Là, dans le décorDe ces histoiresDu fond des bars,Sur un air de bandonéonEt les yeux dans les néons.Je veux tanguer,Je veux tango,Je veux cambrer le dos,Comme à la charge du taureau,La fièvre sur la peau.Je veux, je veux danserLes yeux fermésLe chant de l'exilé,Le chant de l'homme abandonnéPour qui la vie n'est plus...Qu'un tango.Quand j'entends cette voixQui cogne au cœur, là,Qui compte les tempsPar quatre ou par trois,Je sens brûler la flamme,Contre mes hanches,D'un corps de femmeQui se déhanche.Je veux chanter la plainteOù l'amour suinteDe chaque note, à chaque pas,A l'heure où se confondent encoreEt l'Amour, et la Mort.Je veux tanguer,Je veux tango,Je veux cambrer le dos,Comme à la charge du taureau,La fièvre sur la peau.Je veux, je veux danserLes yeux fermésLe chant de l'exilé,Le chant de l'homme abandonnéPour qui la vie n'est plus...Qu'un tango.
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