Amélie
Perret pierre
Quand Amélie m'aura quitté,Chacun ira de son côté.Ce s'ra dommage voire embêtant,Surtout à l'âge où j'perds mes dents.Elle me dira, la frite en pleurs,Qu'j'ai jamais sû lui ach'ter des fleurs,Qu'elle serait mère, eussè-je étéFoutu d'lui faire un seul bébé.Quand Amélie m'aura quitté,Chacun ira de son côté.Dans le registre de mes noirceurs,En haut d'là liste, y aura sa sœur.Ell' me dira des noms d'oiseaux,Me menac'ra de ses ciseaux.Je comprends certes son grand émoiDevant la perte d'un typ' comm' moi.Quand Amélie m'aura quitté,Chacun ira de son côté.Que ma rétine soit bien étanche,Si ça s'termine aux larmes blanches.Ma p'tite chérie pleine de grâceDirà qu'j'étais un dégueulasse,Hormis peut-être l'émerveill'mentQue j'ai pû être un tel amant.Quand Amélie m'aura quitté,Chacun ira de son côté.Chacun sur l'autre vid'ra son sac,Plein de mécomptes, de coups d'jarnacEt, bien que j'aie les plus grands torts,Je hurlerais un peu plus fortEt, pour ma honte, ma douce agnelleMe f'ra sans doute du thé au miel.Quand Amélie m'aura quitté,Chacun ira de son côté.Si ell' retrousse mon nez mignonDu côté pile de son poêlon,Je m'en irais, tout défrisé,Chez ma maitresse, agoniserEt cette pétasse dira : " Armand,Faudrait qu'tu r'fasses ton testament. "Quand Amélie m'aura quitté,Chacun ira le regretter.
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