Perret pierre

Ferdinand

Perret pierre
J'ai crû découvrir un grand écrivain.J'avais dix huit ans quand j'ai lu "l'Voyage"Puis "Mort à crédit" et après, plus rienQue des mots fascistes. J'ai tourné la page.Il aidait les pauvres autant qu'les chatons.C'est c'qu'il prétendait mais il n'aimait guèreTout c'qui était négro Judéo-saxon,D'la grain' de racaille et de rastaquouère.Oui, c'est toi qui a écrit ça.Sois fier car c'est grâce à toiQue tous les mal-blanchis n'ont pas finiLeur voyage au bout d'la nuit.{Refrain:}As-tu gagné le ciel, Ferdinand ?Est-ce que Dieu n'aime que le sang bleu ?Le racisme chez toi polluait le talent.Tu étais pas un bien joli monsieur." Racisme d'abord, racisme avant tout,Racisme suprême et désinfection. "C'est c'que tu écrivais dans "Je suis partout".Pour toi, Buchenwald fût "la solution".Tu disais : " La race doit être épuréeDes Juifs, des bougnouls " et, pour illustrerL'invention verbale dont tu étais si fier,Tu affirmais : " Je m'sens très ami d'Hitler. "{Refrain}Tu écrivis un jour pour ta grande gloireQue " l'union impure qui rapproche laFemm' de ménag' blanche et le facteur noir,C'est sang dominé et sang dominant. "Ton ami Hitler, Louis-Ferdinand,Aurait pû te dire, tant il est notoire,Que l'sang dominé et l'sang dominantOnt la mêm' couleur au four crématoire.{Refrain}Mais ce ne sont là qu'épin's d'acaciaD'un p'tit chansonnier d'agaçants proposQui f'ront ricaner l'intelligentsiaEt les nostalgiqu's de la Gestapo.Oui, c'est toi qui a écrit ça.Sois fier car c'est grâce à toiQue tous les mal-blanchis n'ont pas finiLeur voyage au bout d'la nuit.{Refrain}As-tu gagné le ciel, Ferdinand ?Auquel cas, tu dois pas être heureuxCar, si c'est vrai, ce que l'évangile nous apprend,Les négros vont aussi dans les cieux.
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