L'endormie
BartoneNous étions alors colocataires,
Je me suis introduit dans ta chambre,
Je sais bien, ça ne sont pas des choses à faire.
Il n'est pas très glorieux de surprendre
Une fille qui dort, je n'en suis pas fier,
Mais des parfums de vanille et d'ambre,
M'attiraient malgré moi dans ton sanctuaire.
Dans l'ombre, je devinais sans voir,
Morphée et toi étiez enlacés.
Puis ma vue s'est habituée au noir,
Et morphée n'était plus qu'un simple oreiller.
Ta robe traînait par terre, dans ta chambre,
Tes clopes et une tasse, sur le rebord de fenêtre,
Sur la chaise, une paire de bas se cambre,
Sur la table, ouverte, une lettre.
C'est beau, une endormie, c'est beau, une fille, la nuit.
Tu as bougé, un cauchemar, peut-être,
Le drap a glissé, c'était trop beau pour moi,
J'ai préféré détourner la tête,
Puis je me suis enfui à tout petits pas.
Je me suis retrouvé dans ma chambre,
Le sourire aux lèvres, le coeur au paradis,
Au beau milieu d'une nuit de novembre,
Je n'ai jamais, je crois, aussi bien dormi.
C'est beau, une endormie, c'est beau, une fille, la nuit,
Quand la lune, par une embellie, illumine sa géographie.