Jacques bertin

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Jacques bertin
Tous les villages disposés comme des perlesSur la Loire douce à mon cou parfaitementJe sens bien qu'ici est mon lieu, tout me rappelleAffaissement de terrain dans le cœur vraimentVraiment ici, sentiments vieux, tout me ramène,Arbres en fleurs, tête fleurie, linge séchant,Guirlandes sur le bas-relief disjoint du temps,Ici enfin est mon lieu et désormais mêmeMêmeSi je te cherche ici, mêmeAussi infiniment,Quelque chose ici m'aimeEt me déprendJe sais bien qu'il fallait partir loin pour comprendreLa géométrie de ces routes dans ma mainAbsoudre aussi les horizons, faire des cendres,Enfouir des noms dans le sol des nuages loinCourir le mensonge et aller se faire pendreVoir dans la vitre défiler trop de maisonsEt ne rien oublier. Ici je crois entendreSourdre la nappe phréatique des chansonsMêmeSi je te cherche ici, mêmeAussi infinimentQuelque chose ici m'aimeEt me déprend.Le très lent travail de sable des mots tourmenteMa table, ce fleuve, ce miroir des noyésJe suis seul, c'est ici ma blessure patienteC'est ici que le point au côté veut saignerPuis ce souffle sur le coteau, ou sur ta tempeCe souffle comme un cheveu d'or les soirs d'étéPuis le crépuscule où tu viens dans l'herbe blancheT'asseoir, puis comme si la nuit était ta hancheComme si tu allais venirtout ce qui penchePuis si tu venaisportant une lampePuis si tu m'aimaiscomme lentecommenceicila vie rêvée
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