Mornes soliloques
Klez brandar and corcoDes amis qui se détestent
En panne de l’autre
Les vieilles rancunes en attestent
Le temps et son ombre abjecte
Rabâche sa lumière acide
Après une gestation narquoise et fanfaronne
Comme une conne
Comme un con
Les nausées rétrospectives
Fruit des promesses bafouées
Sbires de nos égoïsmes respectifs et actifs
Petite raclure acerbe
La vengeance est un plat qui se mange réchauffé
Il est facile de la nommer insouciance ou désarroi
Dans les moments de clémence et d’amour
Il est facile d’offrir sa confiance
On connaît alors des zones de confidences
Aussi larges et denses que la souffrance qui viendra
Quand aura sonné le glas de notre histoire
Avant la tempête il y avait le calme
Avant le calme une entité visiblement soudée
Désormais souillée et dispersée
Sombre kaléidoscope de sentiments
Dans les remous des remords qui s’incrustent
De vastes inutilités increvables
L’esprit entre en transe
Danse nostalgique
Dense goût amer
Danse tétraplégique
Comme un cri étouffé
Une bouffée qui fait tousser
Cracher du sang
Le regard des illuminés
Contemple l’intensité de la perte
Archaïques promesses d’un avant
Détrônées par la simple vérité de l’après
Ineffaçables pages où les jolis mots sont déshonorés
Délaissés et remplacés
Par des ratures glauques
Des tâches obscènes
Attaché aux vices
Par les diktats de la pensée
Les mains enchaînées
Immuables erreurs
Qui courroucent
Pauvre con
Pauvre con
Pauvre conne
Besoin d’entrer dans une autre
D’essayer d’y laisser un peu du spleen
Des envies lubriques
Vaines et petites
Petite fiente
Mornes soliloques
L’âme qui se disloque
Gorge nouée
Ephèbe détrôné
L’amour-propre est bon à salir
Si l’on savait épurer ses peurs
Si l’homme l’emportait sur l’animal hagard
Si nous étions moins roublards
Si l’on savait se vêtir de l’orgueil juste
Si les simulacres n’existaient pas
Si l’on jouissait simplement
Alors on pourrait ouvrir la porte que l’on fait semblant de chercher
Depuis si longtemps
Depuis si longtemps
Pauvre con
Pauvre conne
Pauvre con
Pauvre conne
Pauvre con