Les pavés
Les tit' nasselsQui se veut si présente, que mon cœur s’éparpille
Dans de sacrées doctrines, de rites à respecter
Connaître toutes les combines, pour se faire enfin accepter
Dans cette famille faut s’faire la bise, dans cette famille faut qu’tu courtises
Etre de gauche de surcroît, un faux brin rebelle toutefois
Faut avoir une grande gueule, montrer qu’t’es sûr de toi
Si tu veux pas rester seul, ou qu’on t’montre du doigt
Ecouter les conseils, boire les paroles divines
De ceux qui ont de la bouteille, et qui prennent pas de cocaine
Dans cette famille faut s’faire la bise, dans cette famille t’oublie la crise
Mais tu chantes les pavés, sans pour autant les balancer
On te présente à tout va, à des « pros » du métier
Qui eux, ont fait le bon choix, réussi à percer
Des hommes à l’intellect, d’une clâsse supérieure
Qui te servent leur dialecte, celui du fric et pas du cœur
Dans cette famille faut s’faire la bise, cirer les pompes de la marquise
Pour vendre « ton art » aux censeurs, voir ta tête dans l’téléviseur
Des conseils j’en ai eu, sur ma façon d’écrire
Que je parlais trop la rue, qu’on me voyait venir
Que j’étais un ingénu, une sorte de « sans-avenir »
Alors avec ces trous du cul, j’ai fini sur ces dires:
Dans votre famille faut s’faire la bise, flatter les gens qu’on méprise
Gardez pour vous votre élite, moi c’est avec les tit’gens qu’j’habite
Depuis toujours je fréquente, des gens qui me donnent des ailes
A la passion si ardente, que nos cœurs se mêlent
Poésie à dix balles, moi j’n’aime que c’qui m’tourmente
Vous trouvez ça plutôt banal, écoutez bien nos voix qui chantent
Dans notre famille on s’fait la bise, la belle, la vraie qui s’éternise
Et quand viendra l’heure des pavés, c’est vous qui en profiterez
Dans notre famille on s’fait la bise, la belle, la vraie qui s’éternise
Et quand viendra l’heure des pavés, c’est vous qui les recevrez