Nocturnal depression

L'isolement

Nocturnal depression
Souvent sur la montagne, à l'ombre du vieux chêne
Au coucher du soleil, tristement je m'assieds
Je promène au hasard mes regards sur la plaine
Dont le tableau changeant se déroule à mes pieds

Ici gronde le fleuve aux vagues écumantes
Il serpente, et s'enfonce en un lointain obscur
Là le lac immobile étend ses eaux dormantes
Où l'étoile du soir se lève dans l'azur

Au sommet de ces monts couronnés de bois sombres
Le crépuscule encor jette un dernier rayon
Et le char vaporeux de la reine des ombres
Monte, et blanchit déjà les bords de l'horizon

Cependant, s'élançant de la flèche gothique
Un son religieux se répand dans les airs
Le voyageur s'arrête, et la cloche rustique
Aux derniers bruits du jour mêle de saints concerts

Mais à ces doux tableaux mon âme indifférente
N'éprouve devant eux ni charme ni transports
Je contemple la terre ainsi qu'une ombre errante
Le soleil des vivants n'échauffe plus les morts

Et moi, je suis semblable à la feuille flétrie
Emportez-moi comme elle, orageux aquilons !

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