Orakle

L’imminence du terrible

Orakle
De vaines étincelles sur le fleuve éternel
L'imminence est terrible
Et je pleure l'éminence du terrible
Ce qui m'anéantit - d'où vient ma haine de la vie
Leur mort, ma mort et l'oubli
Blotti au creux de ma luge fatale
Sur l'inexorable pente de l'existence
Je dévale impuissant ces coteaux de la vie
Qui me mènent où celle-ci finit

Happé par le sens de ce qui passe
C'est à la paralysie du désespoir que s'expose ma face!
Car je ne suis pas un être du présent
Mais un être qui pressent la tragédie du temps
Au-delà de l'instant

Quel malheur! Cruelle sensibilité
Dans l'individuel incarnée
Lorsque l'être n'est qu'un instant fugace, irréel
S'évanouissant dans l'insensible marche du ciel

De vaines étincelles sur le fleuve éternel
Prisonniers du lien charnel
De son expression conflictuelle
Face à ses pairs - tel l'enfant
Qui par pudeur craque et se défend
Face à ses pairs - le rejeton bredouille
Lorsqu'il s'agit d'y voir plus clair
Sur ce qui constitue sa propre chair

Mais rien n'y fait, la clarté de l'amour ne fait sens
Qu'avec le recul et sa bonne distance
Innocents que nous sommes de nos souffrances
Sachez que l'hiatus est dans la naissance
Le véritable tourment demeure l'existence

De vaines étincelles
De bien vaines étincelles
Sur le fleuve éternel

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