Mademoiselle hortensia
Yvette giraud
Au temps des crinolinesVivait une orphelineToujours tendre et câline :Mademoiselle Hortensia.La belle était lingèreComme elle était légèreDevant ses étagères,Mademoiselle Hortensia.Tous les galants du Palais-RoyalLui dédiaient plus d'un madrigal,Et là, sous les arcadesLes cœurs en embuscadeRêvaient de vos œillades,Mademoiselle Hortensia.Oui, mais un beau jour...Un homme énigmatiqueEntré dans la boutiqueTrouva fort sympathiqueMademoiselle Hortensia.Il prit quelques dentellesIl dit des bagatelles,Que lui répondit-elle,Mademoiselle Hortensia ? ...Je n'en sais rien, je n'écoutais pas,Mais les voisins vous diront tout basQu'un fiacre, à la nuit close,Discret, cela s'impose,Vint prendre, fraîche et rose,Mademoiselle Hortensia.Et depuis ce jour...On voit dans sa calècheFilant comme une flèche,La belle au teint de pêche :Mademoiselle Hortensia.Au bois, à la cascade,Aux bals des ambassades,Jamais triste ou maussade,Mademoiselle Hortensia.Elle a trouvé, non pas un amantMais simplement un mari charmant...Puisqu'elle nous invite,Venez, venez bien vite,Rendons une visiteA la comtesse Hortensia.
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