La garrigue
Michel bühlerLa maison dort autour de ses chambres obscures.
Dans la cour est un arbre où pendent les amandes,
Le soleil immobile fait vibrer les vieux murs.
Il y a, dans la vallée, des champs bleus et des blés,
Un ruisseau asséché aux berges ensablées.
Il y a tout cela, et toi, tu n'es pas là,
Et toi, tu n'es pas là...
Au bord de la grand' route, il y a un potier,
Une maison où je sais que l'on vend du miel,
Et qui repose à l'ombre longue des cyprés.
Un oiseau, en criant, a traversé le ciel.
Il y a les genêts aux fleurs jaunes, et le thym,
Et les cigales chantent depuis ce matin.
Il y a tout cela, et toi, tu n'es pas là,
Et toi, tu n'es pas là...
Il y a, dans la garrigue, des chemins qui s'en vont
Et qui se perdent dans l'herbe sèche et les pierres.
Il y aura ce soir des amis qui viendront,
Qui parleront peut-être la nuit tout entière.
Certains vont boire et rire sous le ciel étoilé,
D'autres s'endormiront, au hasard, dans le pré.
Il y aura tout cela, et tu ne viendras pas,
Et tu ne viendras pas...