Le coeur du même
Michel bühlerLa belle folie d'octobre est en moi,
Avec la colère, l'espoir asssuré
Et le désarroi.
A l'est, où le soleil se lève
On bâtissait le paradis,
Et moi, je croyais à ce rêve,
Qu'en reste-t-il donc aujourd'hui?
Les mots sont usés, les pères sont morts,
"Lutte victorieuse, guide bien-aimé"...
Et la boue de sang derrière le décor,
Et les barbelés...
Pourtant, sur les vieilles photos,
Les pauvres aux yeux illuminés
Vibraient pour un monde nouveau!
Dites-moi qui les a trompés?
Ils ne demandaient pas grand chose, à part
Un peu de lumière, un peu de bonheur.
On a remplacé une terreur par
Une autre terreur...
Je vois la vérité trahie,
Par les puissants qui la déforment,
La réalité travestie,
Et les cerveaux qu'on chloroforme.
Le pouvoir n'a fait que changer de mains
En gardant sa gueule sale de geolier.
Quand je rêve encore, je rêve à demain,
Tout pourrait changer...
Oh, la tâche était difficile...
Ça n'excuse pas maintenant
Ceux qui ont bâillonné les villes,
Ceux qui ont tué le printemps.
J'ai toujours le coeur du même côté,
La belle folietout au fond de moi,
Avec la colère, l'espoir asssuré
Et le désarroi.