Un jour je te dirai je t'aime
Michel bühlerDans un vieux café enfumé
Dehors la pluie sur les pavés
Ce sera l'heure où les gens viennent
Lourds de mille mélancolies
Encore une journée finie
Il y aura des ivrognes blêmes
Quelques filles qui parlent haut
Des cendriers pleins de mégots
Et puis de vagues fonctionnaires
Qui se prennent pour des géants
Après trois verres de vin blanc
Un jour je te dirai je t'aime
Au mur il y aura des néons
Et le prix des consommations
Ce sera l'heure où les gens traînent
Avant de traverser la nuit
Vers la solitude du lit
L'heure où pour taire leurs problèmes
Ils usent de phrases anodines
Dans de grasses odeurs de cuisine
Tandis que sous les réverbères
Coule la file résignée
Des voitures qui vont rentrer
Un jour je te dirai je t'aime
Je ne sais pas qui tu seras
Mais je sais que tu souriras
Depuis toujours ma bouche est pleine
De ces mots qu'on dit à mi-voix
Je ne les garde que pour toi
Et les murs tomberont d'eux-mêmes
Le sol deviendra sable blanc
Je te le jure à cet instant
Et ce sera comme la mer
La caresse d'un vent soudain
Qui nous emportera très loin
Et ce sera comme la mer
La caresse d'un vent soudain
Qui nous emportera très loin